Quelques jours après l’arrivée de la pandémie du Covid-19 en Suisse et la décision du Conseil Fédéral de placer le pays en confinement, mais sans remettre en question la légitimité de cette décision, je brisais l’unanimité de l’opinion en avançant quatre convictions fortes : cette épidémie n’est pas aussi grave qu’on le craint; les conséquences économiques risquent, elles, d’être redoutables, en particulier pour les jeunes; le souci de la santé ne doit pas supplanter celui de la liberté; enfin, la vie des personnes âgées, dont bientôt la mienne propre, n’a pas autant de valeur que celle des jeunes générations.
Depuis 2015, de plus en plus de cantons autorisent la vaccination en pharmacie. Il est déplaisant de constater à quel point certains médecins se sentent attaqués, et quels sont les contre-arguments qu’ils brandissent en public. Selon eux, les pharmaciens ne sont pas assez bien formés pour pouvoir vacciner. Ils devraient s’en tenir à la vente de médicaments au lieu de s’aventurer sur le terrain des médecins.
Notre système de santé est très onéreux et très efficace. Les primes prohibitives de l’assurance de base payées par la majeure partie de la population ainsi que la comparaison avec les autres pays d’Europe occidentale étayent ce premier point. Quant à la deuxième allégation, nous manquons ici de certaines données assez importantes pour l’affirmer. Une comparaison récente entre neuf États européens a montré que, pour les compétences en matière de santé de la population, la Suisse n’était qu’en sixième position.
L’un des principaux avantages de notre monde numérique : deux personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées dans la vraie vie ne sont qu’à un clic l’une de l’autre. Ou à un « swipe » devrais-je dire, comme nous le montre Tinder. Cette plateforme a non seulement révolutionné notre vie amoureuse, mais également notre comportement social dans son ensemble. Mush est une application disponible qui reprend le même principe et l’adapte aux mamans - des femmes avec enfants peuvent faire connaissance en balayant simplement du doigt leur écran. Les paramètres au choix pour « matcher » peuvent être la distance ou l’âge de l’enfant.
Mentir est presque devenu socialement accepté. Du moins chez les politiciens de premier plan. À l’instar du président américaine, qui se rend à une réunion, dit oui sur place, et une fois de retour - voire sur le chemin - poste sur Twitter : non. Puis affirme plus tard avoir dit oui, du moins un peu.
Je vis chaque jour avec mon équipe, la richesse du travail pluriprofessionnel, des échanges constructifs, des compétences complémentaires, avec des médecins, des infirmières et des proches aidants. Je déplore le gâchis de la sous-utilisation des professionnels du médicament longuement formés que sont les pharmaciens. Combien vaut la détection d’une interaction médicamenteuse dangereuse ? L’interception d’une prescription inadaptée ? Un conseil pour bien utiliser un médicament ? Beaucoup pour le patient et sa sécurité... et aussi pour le prescripteur médecin concerné.
Avec l’introduction de la médecine complémentaire dans l’assurance de base, la Suisse a valeur d’exemple depuis 2017, mais elle essuie également des critiques. Les attaques des médias, en particulier contre l’homéopathie, sont en augmentation et le mouvement sceptique actif au niveau international s’est fixé pour objectif de l’éliminer. En raison du manque de certaines preuves relatives aux principes actifs, il est devenu à la mode de nier leurs efficacités thérapeutiques. Les traitements homéopathiques sont cliniquement utiles et des tests cliniques montrent également une efficacité supérieure aux placebos.
Ramenons les choses à leur juste mesure. Un tremblement de terre d’où vous êtes sorti indemne restera moins profondément gravé dans votre souvenir qu’une mauvaise chute dans l’escalier qui vous a estropié. Nous pouvons nous faire contaminer par la fièvre collective en lisant les nouvelles de l’épidémie, c’est en définitive notre destin personnel, et celui de notre famille et de nos proches, qui nous préoccupe vraiment.
Le médicament de Novartis pour soigner les maladies musculaires ouvre la discussion. La première réponse qui nous vient spontanément est bien entendu un oui du fait du montant démesuré. Il est néanmoins important de différencier les réponses à une telle question. En effet, plus efficace, le coût de revient global de ce médicament de l’ordre du million pourrait presque paraître abordable comparer à la concurrence, dont l’étiquette de prix est dix fois moins chère. Cet exemple démontre que la polémique n’a pas sa place en matière de prix des médicaments. D’autant plus lorsqu’il est question du bien-être des patients, la question qui se pose est finalement de savoir quel doit être le degré de durabilité général du système de remboursement afin de permettre à l’industrie pharmaceutique de la recherche d’investir également à l’avenir dans l’innovation au profit des patients.
Tandis qu’à Vienne, on enlève les noms aux interphones, les médecins allemands se demandent s’ils peuvent encore appeler les patients par leur nom devant le reste de la salle d’attente. Reste à savoir comment le facteur est censé faire sa tournée et s’il vaut mieux demander à « la dame avec la mycose » de se présenter.
L’arrestation de centaines de personnes et la saisie de millions de produits, notamment des anabolisants, à l’occasion d’une opération de police coordonnée à l’échelle mondiale a clairement montré que le problème du dopage ne concerne pas seulement les sportifs de haut niveau, mais aussi des gens comme vous et moi, par exemple des jeunes hommes qui veulent gagner rapidement du muscle. Ils sont de plus en plus nombreux à avoir recours aux stéroïdes anabolisants et cie. Chez nous aussi, les autorités s’efforcent, par des descentes ciblées, de couper les voies d’importation illégales depuis l’Asie.