Les débats du Parlement autour de mesures comme l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ont largement éclipsé d’autres enjeux, portant notamment sur l’utilisation des données génétiques et la recherche sur l’embryon, qui posent aussi d’importantes questions éthiques.

Nos destins biologiques

Dans leur diversité apparente, ces sujets interrogent tous l’idée que la dynamique du vivant peut être maîtrisée, voire choisie. Si des mesures telles que la procréation médicalement assistée (PMA) est encore source de divisions – malgré son acceptation par le Conseil national -, l’idée selon laquelle la vie biologique ne s’impose plus comme un destin, mais peut être investie comme un projet, fait son chemin dans la société helvétique, comme chez nos voisins.
 
Dans le même temps, et cela peut sembler paradoxal, la défiance à l’égard de l’institution médicale paraît à son comble, comme en témoignent les débats actuels sur la vaccination. Or, au-delà du caractère excessif de propos qui assimilerait l’obligation vaccinale à la dictature, c’est bien dans un désir de maîtrise de ce qui arrive à son corps que se loge le refus du vaccin, dont le bénéfice est pourtant incontestable en termes de santé publique.
 
Il ne sert à rien de rêver d’un âge d’or où l’on pouvait encore séparer, parmi les fruits du progrès technique, le bon grain de l’ivraie, selon une hiérarchie des valeurs qui s’imposait à tous. La possibilité d’autodétermination de soi fut la grande promesse de notre modernité. Elle porte encore en elle autant d’opportunités que de risques, qu’il nous appartient d’assumer, collectivement et démocratiquement.