Depuis 2015, de plus en plus de cantons autorisent la vaccination en pharmacie. Il est déplaisant de constater à quel point certains médecins se sentent attaqués, et quels sont les contre-arguments qu’ils brandissent en public. Selon eux, les pharmaciens ne sont pas assez bien formés pour pouvoir vacciner. Ils devraient s’en tenir à la vente de médicaments au lieu de s’aventurer sur le terrain des médecins.

Quand la communication entre médecins et pharmaciens est mise à mal !

Premièrement : les pharmaciens font eux aussi partie du personnel médical et, au cours de leur formation universitaire de cinq ans, ils étudient non seulement les médicaments (fabrication, utilisation et action), mais également les maladies qu’ils traitent et le corps humain. Avant de pouvoir vacciner, nous recevons une formation de plusieurs jours avec premiers secours et examens. Qui plus est, nous sommes tenus de participer à des cours de mise à jour tous les deux ans. Aussi, selon l’un des formateurs, nous sommes mieux préparés que la plupart des médecins. Deuxièmement : qui vaccine en réalité dans les cabinets médicaux (mis à part chez les pédiatres) ? Ce sont généralement les assistantes.

Quant au fait d’empiéter sur le champ de compétence des autres, les médecins peuvent se regarder dans le miroir : la propharmacienne, soit la vente de médicaments par ces derniers, existe depuis des années (essentiellement en Suisse Alémanique). Je m’y oppose certes, mais parce qu’il n’y a pas de double contrôle lors de la remise des médicaments, alors que c’est essentiel.

La communication entre médecins et pharmaciens est mise à mal - notamment avec des déclarations comme celle-ci, et c’est bien dommage.


Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire