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Gardez une santé optimale pendant l'automne !

Détails
1 Septembre 2023
L'automne, saison d'une beauté mystique et d'une sérénité inégalée, se glisse silencieusement dans nos vies, transformant le monde en un tableau vivant de couleurs et de sensations. Les arbres prennent leur manteau chatoyant, les jours se raccourcissent doucement, et l'air se teinte d'une fraîcheur vivifiante. C'est un temps d'apaisement où la nature elle-même semble retenir son souffle, prête à partager ses trésors.

Gardez une santé optimale pendant l'automne !

Les arbres, une à une, se parent de feuilles d'or, de cuivre et de rubis, comme s'ils célébraient une fête invisible. Les feuilles, éblouissantes sous la lumière douce du soleil, virevoltent gracieusement dans les airs avant de se poser avec délicatesse sur le sol, créant un tapis artistique. Marcher sur ce tapis croustillant, les feuilles froissées sous nos pas, évoque une symphonie mélodieuse de l'automne.

Les vergers abondent de trésors à récolter. Les pommes, juteuses et sucrées, et les poires, douces et parfumées, s'accrochent aux branches, attendant d'être cueillies pour enchanter nos papilles. Les étals des marchés débordent de courges aux formes variées, attendant d'être transformées en soupes chaudes et réconfortantes. Les saveurs de l'automne nous rappellent la générosité de la nature et nous invitent à revenir à des plaisirs simples et authentiques.

Cette saison éveille également notre esprit créatif. Les décorations automnales ornent les porches, les citrouilles se transforment en lanternes éphémères, et les érables se parent d'un feuillage flamboyant. Les promenades en forêt deviennent des explorations poétiques, les rayons du soleil jouant à cache-cache avec les feuilles. L'automne nous pousse à sortir et à être présents dans le moment, à savourer les beautés fugaces et à créer des souvenirs durables.

Cependant, en cette saison de transition, il est essentiel de prendre soin de notre bien-être. Voici quelques recommandations pour une santé optimale pendant l'automne :

  • 1. Alimentation équilibrée : Profitez des produits de saison tels que les fruits et légumes riches en vitamines et en antioxydants. Ils renforceront votre système immunitaire et vous aideront à rester en forme.
  • 2. Hydratation : Même si les températures sont plus fraîches, n'oubliez pas de boire suffisamment d'eau pour maintenir une hydratation adéquate.
  • 3. Activité physique : Continuez à être actif, que ce soit par des promenades en plein air, du yoga ou d'autres exercices. L'activité physique régulière renforce non seulement votre corps, mais aussi votre esprit.
  • 4. Sommeil de qualité : Profitez de la fraîcheur de l'automne pour vous envelopper dans des couvertures douces et obtenir un sommeil de qualité. Un bon sommeil est essentiel pour la santé physique et mentale.
  • 5. Gestion du stress : Prenez le temps de vous détendre et de méditer. L'automne, avec sa sérénité, est propice à la réflexion et à la relaxation.
  • 6. Prévention des maladies : Avec la saison des rhumes et des grippes, pensez à vous faire vacciner et à prendre des précautions d'hygiène pour éviter les infections.
  • 7. Vitamine D : Étant donné que les journées raccourcissent, assurez-vous d'obtenir suffisamment de vitamine D en passant du temps à l'extérieur lorsque le soleil brille.
  • L'automne est une saison de transition et de transformation. Profitez de sa beauté éphémère et prenez soin de votre santé pour aborder cette période avec énergie et vitalité.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien responsable FPH / propriétaire

Qu’arrive-t-il quand une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ? La conscience s’en retire.

Détails
1 Août 2023
Lorsqu'une action cesse d'être spontanée pour devenir automatique, cela signifie qu'elle est devenue un comportement habituel et instinctif. Cela se produit lorsque nous répétons régulièrement une action, ce qui entraîne une formation de connexions neuronales dans notre cerveau. Ces connexions rendent l'exécution de cette action plus rapide et fluide, sans nécessiter une réflexion consciente à chaque fois. C'est ainsi que les habitudes se forment et nous permettent d'effectuer certaines tâches de manière quasi inconsciente.

Qu’arrive-t-il quand une de nos actions cesse d’être spontanée pour devenir automatique ?

Dans l’apprentissage d’un exercice, par exemple, nous commençons par être conscients de chacun des mouvements que nous exécutons […] ; puis, à mesure que ces mouvements s’enchaînent davantage entre eux et se déterminent plus mécaniquement les uns les autres, nous dispensant ainsi de nous décider et de choisir, la conscience que nous en avons diminue et disparaît. Quels sont, d’autre part, les moments où notre conscience atteint le plus de vivacité ? Ne sont-ce pas les moments de crise intérieure, où nous hésitons entre deux ou plusieurs partis à prendre, où nous sentons que notre avenir sera ce que nous l’aurons fait ? […] Si conscience signifie mémoire et anticipation, c’est que conscience est synonyme de choix. »

Christian Cordt-Moller, Pharmacien responsable FPH / propriétaire

Pourquoi défendre l’homéopathie ?

Détails
30 Juin 2023
L’homéopathie est un système médical alternatif qui repose sur le principe de la similitude. Selon ce principe, une substance qui provoque des symptômes chez une personne en bonne santé peut être utilisée à des doses extrêmement diluées pour traiter des symptômes similaires chez une personne malade. Bien que l’efficacité de l’homéopathie fasse l’objet de débats et de controverses, certains arguments sont souvent avancés pour justifier son utilisation.

Pourquoi défendre l'homéopathie

Premièrement, certains soutiennent que l’homéopathie offre une approche plus douce et moins invasive par rapport à la médecine conventionnelle. Les médicaments homéopathiques sont généralement préparés à partir de sources naturelles telles que les plantes, les minéraux et les produits animaux, et sont souvent dilués à des niveaux où il ne reste pratiquement aucune molécule active. Cette dilution est censée augmenter la puissance curative du médicament tout en réduisant les effets secondaires indésirables. Pour les personnes préoccupées par les effets secondaires potentiellement graves des médicaments conventionnels, l’homéopathie peut sembler une option plus sûre.

Deuxièmement, les partisans de l’homéopathie mettent en avant l’idée que cette approche prend en compte l’ensemble de la personne plutôt que de simplement traiter les symptômes spécifiques. Les praticiens homéopathes prennent en considération les antécédents médicaux, les symptômes physiques, émotionnels et mentaux, ainsi que d’autres aspects de la personne lors de la sélection du remède approprié. Cette approche globale est considérée comme une manière plus holistique de traiter les maladies, en cherchant à restaurer l’équilibre et la santé générale plutôt qu’à simplement supprimer les symptômes.
Troisièmement, l’homéopathie peut être perçue comme complémentaire à la médecine conventionnelle, offrant des options supplémentaires aux patients. Dans de nombreux cas, l’homéopathie est utilisée en complément des traitements conventionnels, visant à améliorer les résultats globaux et à soulager les symptômes résiduels. Certains patients rapportent des bienfaits subjectifs de l’utilisation de remèdes homéopathiques en plus de leurs traitements conventionnels, bien que ces observations personnelles ne puissent être considérées comme une preuve scientifique solide.
Enfin, l’effet placebo est souvent évoqué lorsqu’il s’agit de justifier l’utilisation de l’homéopathie. Les partisans de l’homéopathie soutiennent que même si les médicaments homéopathiques sont extrêmement dilués, ils peuvent encore avoir un effet positif sur la santé en stimulant la réponse de guérison naturelle du corps. Ils affirment que l’acte de prendre un médicament homéopathique peut engendrer un effet placebo, où l’attente de guérison peut en réalité contribuer à une amélioration subjective des symptômes.
Cependant, il est important de noter que la plupart des preuves scientifiques disponibles ne soutiennent pas l’efficacité de l’homéopathie au-delà de l’effet placebo. Mais n’est-ce pas le résultat qui compte ? Et j’ai toujours autant de personnes satisfaites de son efficacité.
Bonne été !

Christian Cordt-Moller, Pharmacien responsable FPH / propriétaire

La mort n’existe pas

Détails
1 Juin 2023
Comment parler d’une expérience que nous sommes tous destinés à connaître un jour sans jamais pouvoir en témoigner ? Mourir, c’est un fait tragique qui se manifeste à nous uniquement à travers la mort des autres. 

La mort n'existe pas

« La mort est un trou noir. S’en approcher trop près, c’est courir le risque d’y être englouti et de ne pouvoir en parler » Frédéric Nef. Que dire de plus si l’on veut déterminer les caractéristiques de la mort, sinon qu’elle est à la fois quelque chose d’universel - puisque personne n’y échappe - et de subsistant - puisqu’elle demeure tout en emportant chacun dans le néant ? 

Première découverte : la mort n’est pas seulement un événement (« il vient de mourir ») et un état irréversible (« il est mort »), elle est aussi un processus, que les auteurs du passé essayaient d’exprimer par la formule « il se meurt ». Si l’on considère la mort comme un mouvement, un processus, alors on peut changer le regard que l’on porte sur elle. Apprendre à mourir ne requiert aucune compétence particulière, et pourtant, la faculté de mourir est la « seule tâche toujours réussie ». 
Que signifie, alors « être mort », si l’on n’en a jamais l’expérience ? Il n’y a pas de théorie scientifique de la mort, car « l’instant du changement » reste inaccessible à la connaissance. Je conteste les théories qui imaginent une survie après la mort – après tout, on n’en sait rien. Je marque ma préférence pour l’hypothèse du « présentisme* » : notre être est fixé dans une réalité qui se maintient pour toujours. Pourquoi, alors, parle-t-on de « résurrection » ? Il ne faut pas y voir ce que la religion a voulu en faire : un passage dans un au-delà, jusqu’au Jugement dernier. Ce voyage implique en effet l’éternité du temps, qui est logiquement incompréhensible. Mais si, avec la théorie du présentisme, le temps n’existe pas, alors la séquence passé-présent-futur n’a aucun sens. Ce qui nous permet de dire que « nous mourons une fois et nous ressuscitons aussi sec. […] La mort et la résurrection sont deux faces du même événement, ou mieux : mourir et ressusciter sont une seule et même chose ».
Inspiré du livre de Frédéric Nef « La mort n’existe pas »
*Dans la philosophie du temps, le présentisme est la théorie métaphysique selon laquelle seul le présent existe, contrairement au passé et au futur qui n’existent pas. Cette théorie s'oppose directement à l’éternalisme, théorie selon laquelle le passé, le présent et le futur existent tout autant.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Au-delà du fauteuil roulant

Détails
1 Mai 2023
Lorsqu'on parle de personnes handicapées, on se figure souvent des individus en fauteuil roulant. Pourtant, généralement, un handicap ne se voit pas – et peut à ce titre être d'autant plus invalidant. Changer nos perspectives générales sur le handicap permettrait d'être plus conscient de cette réalité.

Au delà du fauteuil roulant

La vue est un sens surdéveloppé et privilégié par rapport aux autres. On accorde communément plus d’importance à ce que l’on voit qu’à ce qu’on touche, goûte, ou perçoit différemment; le monde est ce que nous voyons. Il n’existerait pas, au premier abord du moins, en dehors de cette perception. Nous serions donc d’abord soumis aux apparences – et aux fantasmes qu’elles véhiculent – avant d’aller aux choses mêmes. 
Par conséquent, quand on pense au handicap, notre premier réflexe est de le visualiser. La première image mentale qui vient est celle du handicap moteur. Les pictogrammes désignant les places réservées aux personnes en situation de handicap sur les parkings et dans les lieux publics représentent d’ailleurs quelqu’un qui se déplace en fauteuil.

Or ce n’est pas la situation la plus courante. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la plupart du temps, le handicap ne se voit pas. Et cela ne l'empêche pas d'être vécu difficilement. Qu’il soit visible ou invisible, il génère des discriminations.
En réalité, les handicaps invisibles ou qui ne se voient pas au premier coup d’œil génèrent plus de complications, car ils sont difficilement identifiables, ils sont moins pris en compte. Les maladies chroniques, les traumatismes crâniens, la déficience visuelle, auditive ou intellectuelle, la dyslexie, l’illettrisme, mais également les troubles psychiques ou cognitifs (difficultés à mémoriser, à s’organiser, à s’adapter…) concernent 8 personnes sur 10. 
Comment, alors, ne pas se laisser enfermer par notre perception ? À l’inverse, comment prendre en compte justement ce qu’on ne peut voir ? Notre faculté de perception et notre connaissance sensible procèdent par projections et associations. Elles font appel au savoir que nous avons accumulé jusque-là.
Sommes-nous pour autant condamnés à exister d’abord dans le regard de l’autre, à n’être jamais des personnes en soi, sans être caractérisés par une particularité de notre apparence, un handicap ou autre ?

Il reste du travail pour faire évoluer les consciences. Il faut changer nos représentations personnelles et collectives, analyser de plus près la façon dont on parle du handicap. Et cela commence par les mots qu’on utilise. Parler d’intégration ou même d’inclusion, pour citer des termes fréquemment utilisés aujourd’hui, à la mode, cela induit encore l’idée selon laquelle il faudrait fournir des efforts pour vivre avec des personnes en situation de handicap. 
Changer nos représentations consiste également à faire tomber les catégories ou, du moins, à les réévaluer. Celle qui distinguerait une situation de handicap d’une difficulté, d’une différence parmi tant d’autres. Une déficience auditive, par exemple, peut être considérée comme appartenant au champ du handicap lorsqu'elle survient chez un jeune adulte. Mais la perte de l’audition chez une personne plus âgée sera considérée comme « normale ».
Alors, plutôt que de raisonner en créant des groupes de handicaps, ne devrions-nous pas penser chacun comme étant porteur d'une singularité propre et donc, d’une différence ? Autrement dit, percevoir l’autre au-delà de ce qui est donné d’emblée, au-delà de ce qu’on peut voir ou percevoir de lui au premier abord ?
Reste à aiguiser notre perception, à la perfectionner, pour comprendre autrui et exercer notre sagesse. Il faut réapprendre à voir le monde.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Le suicide est évitable

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1 Avril 2023
Plus de 800 000 suicides recensés par an, soit un toutes les quarante secondes et vingt fois plus de tentatives : c'est le bilan d'un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Intitulé « Prévention du suicide : l’état d’urgence mondial ».
Le taux de suicide, rapporté à la population, est à peu près équivalent dans les pays pauvres et dans les pays riches. Les pays à revenu faible et intermédiaire représentant la majorité de la population mondiale, c’est cependant dans ces pays que 75% des suicides ont lieu. La Suisse décompte 1010, soit 12,1 suicides pour 100 000 habitants, un taux supérieur à la moyenne en Europe.

Le suicide est évitable

Une constante: les taux de suicide les plus élevés sont partout enregistrés chez les personnes de plus de 70 ans. Dépendantes, isolées, en perte d'autonomie, les séniors sont les plus fragiles. Avec un taux de suicide proportionnellement dix fois plus important chez les plus de 85 ans, par rapport à la population des 15-24 ans, et plus élevé encore en maison de retraite que chez soi, il est à craindre que l’amour, le soin, le care, ne suffisent guère. Aux cas de défenestration dont témoignent les infirmiers s’ajoutent un fort alcoolisme et des épisodes dépressifs majeurs chez 10 % à 15 % des résidents au cours de la première année d’institutionnalisation. Ces défis lancés à l’accompagnement de la fin de vie ne peuvent être relevés par les seuls aidants naturels, enfants ou parents, ni même par les soignants.

Derrière la rudesse de ces chiffres se cache une réalité à laquelle nous tournons le dos. Nous sommes plus de 75% à nous déclarer nous détourner de l’idée de la mort et s’adonner en toute tranquillité aux joies de la vie longue. 
Quand l’espérance de vie était de 30 ou 40 ans ; quand un enfant sur trois mourait à la naissance ; quand la plupart des maladies étaient sans remèdes; quand, en l’absence d’un État souverain et d’une société policée, les individus vivaient sous l’emprise de la peur de la mort violente, alors le visage des morts faisait partie intégrante de la vie. Chacun était incité à l’anticiper, à s’y préparer. À la vivre en commun avec ses proches. L’ici-bas était orienté par l’attente de l’au-delà. Et puis, soudain, en quelques siècles, ce système s’est effondré. Alors que la croyance religieuse s’effritait, la vie longue a chassé la mort hors de notre champ d’expérience. Elle s’est alors réfugiée dans les hôpitaux, où les médecins sont devenus les maîtres d’un événement médical.
L’idéal désormais est de mourir… guéri ou en bonne santé. En témoigne la question de l’euthanasie, de la « bonne mort », qui agite de plus en plus régulièrement le débat public. En un mot, on a troqué l’espérance de la survie contre l’espérance de vie.
Cette espérance fait cependant défaut à certains, lors des crises existentielles et de dépression. C’est l’une des causes principales de suicide, parfois associée à l’alcoolisme et aux troubles mentaux. Les problèmes d’argent, les traumatismes, la guerre, les catastrophes naturelles comptent parmi les facteurs extérieurs, sociaux, psychologiques, culturels, qui favorisent le passage à l’acte. 
Sur la base d’une grande étude, l’OMS a déduit un plan d’action fondé sur une conviction: le suicide est évitable. Si bien que les États membres de l’OMS se sont engagés à atteindre la cible mondiale visant à réduire de 10% les taux de suicide. Tant qu'il y a de l'espoir...

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

À quoi voit-on qu’on a vieilli ?

Détails
1 Mars 2023
Sagesse; sage vieillesse 

Le mot « retraite » est sur toutes les lèvres, et pourtant, on en oublierait presque leur existence : les vieux ! « Senior » c’est le mot employé quand on est embarrassé d’en parler. On pourrait montrer l’invisibilité dont souffre cet âge rejeté hors de la vie « active » ou cartographier le nouveau monde qui s’ouvre à nous quand on vieillit. Or nous vivons dans une conception quasi raciste de l’âge. 

À quoi voit-on qu’on a vieilli ?

On peut s’étonner que l’on isole aussi drastiquement la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse, comme s’il s’agissait de trois vies distinctes. Car pourtant, chacun a en lui tous les âges de la vie. Marcel Proust écrivait « c’est avec des adolescents qui durent un assez grand nombre d’années que la vie fait ses vieillards ». 
Les jeunes éprouvent du dégoût pour les vieux, mais adorent leurs grands-parents. Comment comprendre ce paradoxe ? C’est que la vieillesse n’est pas qu’un fait biologique; elle est aussi une affaire de représentation et de stéréotypes. Ceux-ci valorisent la jeunesse active et confinent « l’inactif » à « l’inutile ». « Pour la société, la vieillesse apparaît comme une sorte de secret honteux dont il est indécent de parler » écrivait Simone de Beauvoir. Les vieux, on semble considérer qu’ils appartiennent à une espèce étrangère. Et cette illusion commode, les économistes, les législateurs l’accréditent quand ils déplorent le poids que les non-actifs représentent pour les actifs: comme si ceux-ci n’étaient pas de futurs non-actifs et n’assuraient pas leur propre avenir en instituant la prise en charge des gens âgés.

C’est bien cette solidarité entre les âges qui est au cœur des débats aujourd’hui. Mais il reste que l’économie est basée sur le profit, c’est à lui pratiquement que toute la civilisation est subordonnée: on ne s’intéresse au matériel humain que dans la mesure où il rapporte. Ensuite, on le jette. 
La vieillesse est pourtant l’expérience d’une nouveauté pleine de détresse et de vitalité; Épicure parlait lui « de la fin de la tyrannie des désirs ». Mais à quoi voit-on qu’on a vieilli ? À quoi ? À une inclination exagérément fataliste, justement… Tout l’inverse de la révolte ! Une sagesse.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Que signifie être en bonne santé en 2023 ?

Détails
1 Février 2023
Tous mes vœux de bonne santé ! » dit-on en début d’année. Mais qu’est-ce qu’être en bonne santé en 2023 ? La question ne peut manquer de se poser à la lecture du dernier « Panorama de la santé » publié par l’OCDE. La santé n’y apparaît plus comme une donnée médicale attachée aux seuls individus. Elle est une donnée globale, conditionnée non seulement par le mode de vie des personnes, mais aussi par les dépenses que la société consacre à la santé, à l’accès et à la qualité des soins, à l’environnement, aux politiques de prévention contre le tabac, l’obésité, l’alcool… encourageant chacun à adopter de bons comportements. Qu’est-ce qui a contribué à l’augmentation de l’espérance de vie – plus de 10 ans depuis 1970 ? 

Être en bonne santé en 2023, ça veut dire quoi ?

Les dépenses de santé, évidemment, mais pas uniquement – sinon les Américains qui dépensent plus de 18,8 % du PIB devraient être en meilleure santé que les Suisse (11,8 %). Sont en effet pris en compte le mode de vie et d’alimentation, l’exposition à la pollution ou l’augmentation des études et des revenus, minima en particulier, qui permettent de ne plus renoncer aux soins en cas de besoin. Concrètement : Une progression de 10 % de la couverture de l’enseignement est associée à un gain de 3,2 mois d’espérance de vie, tandis qu’un accroissement de 10 % du revenu par habitant est associé à un gain de 2,2 mois d’espérance de vie. 

La santé devient ainsi une « épaisseur de durée » pour parler comme Bergson, mais aussi une « épaisseur de milieux de vie ». Elle n’est plus dans le sujet, mais en dehors de lui. Comment la définir ? Longtemps, les médecins y ont été réticents. Ils se contentaient de la définition négative de René Leriche : « La vie dans le silence des organes. » Avec l’émergence d’une médecine préventive, statistique et prospective, le besoin se fait pourtant sentir d’une définition positive, qui permette de cadrer les politiques publiques sans pour autant aboutir à une nouvelle norme, à un idéal de santé parfaite ou d’accroissement indéfini des capacités. Dans Éléments pour une philosophie de la santé (Les Belles Lettres, 2017), le philosophe Arnaud François propose de la concevoir comme « le mouvement par lequel la vie s’élève à travers ses propres degrés ». Une définition qui permet de faire une place à la maladie comme aux écarts par rapport à la norme et même de renoncer aux soins quand ceux-ci portent atteinte à la vitalité du patient. Bref, de continuer à boire un verre de vin quand on est français, manger une fondue quand on est Suisse ou à cuisiner à l’huile d’olive quand on est espagnol. Ce que Nietzsche appelait la grande santé !

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Bipolaire - laisser faire les professionnels !

Détails
1 Janvier 2023
Bonjour,
Tout le monde sait que Kanye West est atteint du trouble bipolaire. Le rappeur, qui a déjà effectué des séjours en hôpital psychiatrique, en a parlé publiquement et même composé une chanson sur le sujet (“I hate being bipolar, it’s awesome” – “Je déteste être bipolaire, c’est génial”).
En 2018, il confiait sur le plateau de l’animateur américain Jimmy Kimmel avoir eu son premier “blackout” à 5 ans. Kanye West est un bipolaire de type 1, la forme la plus intense du trouble. Il ne traverse pas d’épisodes dépressifs mais a des accès maniaques, à tendance paranoïaque. “Dans ces moments, je dis une chose pour la chasser de mon esprit, comme si j’avais le syndrome Gilles de la Tourette”, explique-t-il. Sans qu’on sache s’il s’en réjouit ou non, il assure que son “superpouvoir” est “une manière de prouver qu’on peut être déglingué [‘fucked up’] et célèbre. On peut dire des choses que les gens ne veulent pas entendre et faire chier la terre entière”. West refuse vraisemblablement de se médicamenter, les substances chimiques étouffant trop, selon lui, sa créativité artistique.

Bipolaire - laisser faire les professionnels !

Bien que rares, ces comportements maniaques peuvent inclure : propos hallucinés, conduites dangereuses, dépenses inconsidérées, exhibition corporelle, insanités, menaces physiques, etc. Toutes les personnes atteintes de ce trouble ne délirent pas, cela concerne même une minorité. Mais quand l’orage se déverse sur vous, que vos repères habituels et même votre propre rapport au réel volent en éclats, c’est effrayant, pathétique et parfois… drôle, surtout rétrospectivement, quand la longue bourrasque est passée. Ces symptômes sont généralement peu racontés par l’entourage, dans un souci de protection de la personne. Mais cette discrétion génère aussi une forme de malentendu de la part des inconnus et du public.

Quand j’ai entendu Kanye West s’extasier sur Hitler, ce n’est pas lui que j’ai eu envie de vilipender spontanément, mais l’homme qui a profité de son instabilité pour créer une bronca médiatique. Ce sont les réseaux sociaux, les journalistes, les faux amis, les individus qui ne prennent pas le temps de se dire qu’il faudrait l’aider et préfèrent lui tendre un micro. J’en veux aussi à l’époque, je crois. Nous vivons un moment où la santé mentale est fortement présente dans les conversations. Dépression, anxiété, névrose : chacun peut désormais se livrer en public sur ses difficultés, et c’est très positif. Mais quand on en vient au délire, à la psychose, c’est-à-dire à ce qui déborde plutôt qu’à ce qui s’affaisse, il me semble que la gêne reste palpable. Au point que nous oublions, par moments, qu’il s’agit de personnes malades.

La plupart des gens n’ont pas vu de proches en phase maniaque aiguë, et ils ont de la chance. Je souhaiterais néanmoins apporter un petit contrepoint à certains discours ambiants à la tempérance mal avisée. Aussi difficile que cela soit à entendre, il ne faut pas minimiser la gravité et, disons-le, la dangerosité potentielle de cette pathologie, à la fois pour le patient et son entourage. Oui, prescrire du lithium peut s’avérer indispensable ; oui, une hospitalisation d’office est parfois nécessaire ; oui, une mise sous tutelle peut être indiquée. Le trouble bipolaire n’est pas une composante de l’identité comme une autre. C’en est quelquefois le foyer destructeur. Dans les moments critiques, il n’y a rien d’autre à faire que rester attentif à la personne, laisser faire les professionnels, et se taire. Pour le bien de tous.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Qui a peur des personnes en surpoids ? 

Détails
1 Décembre 2022

Si l’on vous dit « discriminations », à quoi pensez-vous : genre, ethnie, handicap ? Une catégorie semble avoir été laissée sur le carreau : les personnes en surpoids et obèses. Bien qu’ils soient devenus monnaie courante, les kilos en trop demeurent des freins dans la sphère professionnelle et privée.

Qui a peur des personnes en surpoids ? 

La grossophobie est une cruauté silencieuse… qui ne date pas d’hier !

Au Moyen-Âge, la grosseur masculine permet de témoigner de sa richesse et de sa force physique, signalant un degré d’aisance suffisante pour résister aux famines très fréquentes. Chez les femmes, les rondeurs signifiaient la fertilité, la maigreur, la maladie. C’est au XIIIe siècle que la corpulence commence à être condamnée par l’Église, qui fait de la gourmandise un péché capital.

Au XIXe siècle, le surpoids commence à revêtir une connotation vulgaire. C’est aussi le siècle où les études scientifiques sur l’obésité se précisent ; se développent régimes et outils de mesure de poids, comme l’IMC. Les discours scientifiques prennent alors le relais de la condamnation du surpoids jadis portée par l’Église.

En Europe, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) met en garde contre l’obésité, nouvelle « épidémie » qui concerne désormais un adulte sur deux. Outre-mer, ce sont plus de 40 % des Américains et près de 30 % des Canadiens qui sont obèses.

Pourtant, la valorisation de la santé, que promeut le discours anti-obésité, n’est pas neutre socialement, car les populations les plus défavorisées sont celles qui vivent dans les univers les plus contraints, où il est plus difficile de rester en bonne santé. L’accès à une alimentation équilibrée et la possibilité de pratiquer une activité sportive demeurent des privilèges de classe, si bien que le surpoids reste associé aux classes populaires. L’obésité serait d’ailleurs deux fois plus élevée chez les catégories populaires (employés et ouvriers) que chez les cadres (18 % contre 9,9 %).

Le culte de la minceur, standard de beauté, s’est aussi propagé sous l’influence des industries créatives (mode, cinéma, influenceurs). Or, les normes pondérales se trouvent être nettement plus restrictives pour les femmes, ce qui dote la grossophobie d’une profondeur sexiste. Crèmes amincissantes, laser contre les vergetures : le business de la minceur s’est construit autour d’une féminisation des complexes liés à la corpulence. 

Toute la question est de savoir comment la grossophobie est encore tolérée, à l’heure où les autres formes d’injustices tendent à être démasquées. Pourquoi s’autorise-t-on encore à discriminer sur le poids, avec beaucoup moins de scrupules que sur le genre ou l’ethnie ? Une première explication tient à ce que la surcharge pondérale constitue de facto un risque pour la santé – maladies cardiaques, diabète. Après tout, on condamne bien le tabac. Mais l’argument de santé publique présente aussi des dangers :  la pression à la minceur peut inciter les personnes corpulentes à se lancer dans des régimes restrictifs ou des opérations chirurgicales, pouvant mener par la suite à des troubles du comportement alimentaire, voire des dépressions. 95 % des régimes restrictifs aboutiraient à l’échec.

En réalité, tenir les personnes obèses pour responsables de leur corpulence est une profonde erreur. L’obésité, multifactorielle, intègre des éléments biologiques, environnementaux, psychologiques, sociaux, de l’histoire et des événement de la vie personnelle.

La grossophobie renvoie moins à la peur des gros, qu’à la peur d’être gros.

Notons d’ailleurs que les personnes anorexiques, parfois atteintes de troubles analogues à ceux des personnes obèses sont souvent vues comme malades, inspirant par là une forme de compassion respectueuse, quand les personnes obèses sont vues comme malades d’un défaut de volonté, inspirant la méfiance et le jugement de valeur. Ce traitement différencié est emblématique de notre culture du contrôle, qui porte aux nuées la maîtrise de soi et de son destin.

Comment se défaire de cette discrimination ? La bonne tactique ? Répondre au regard-grossophobe par un regard-tout-court, de manière à renvoyer le sujet grossophobe à sa condition d’individu. 

Conclusion… regardons-nous dans les yeux ! En regardant le visage au lieu d’observer le corps, les personnes grossophobes ne pourront plus échapper à l’instance morale, inhérente à la relation à autrui.

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

Nos chères contradictions

Détails
1 Octobre 2022

Préoccupation légitime et collective, l’écologie est souvent à géométrie variable. Rien n’a vraiment changé, par exemple en matière de tourisme d’achat, toujours aussi bien ancré dans les moeurs malgré les injonctions à consommer local. Tout comme le réflexe de prendre sa voiture ou même l’avion pour s’aérer quelques jours. Même si les photos des Alpes montrent sans ambiguïté l’impact du réchauffement climatique, les comportements au quotidien font de la résistance.

L'écologie est souvent à géométrie variable !

Ce décalage s’explique en partie par l’approche incohérente ou malhabile des pouvoirs publics. Les discours et les actes manquent souvent de réalisme et de réflexion systémique pour tester la viabilité. Il arrive à certains d’apparaître comme des donneurs de leçons, alors qu’ils ne suivent pas eux-mêmes leurs propres préceptes ou sont pris en flagrant délit de méconnaissance des dossiers.

Or, si nous voulons atteindre nos objectifs environnementaux, il faut savoir faire preuve d’intégrité sociale et d’anticipation. Tout le monde gagnerait à s’ouvrir aux débats qui admettent la contradiction, sans entêtement ni dirigisme. Cela pourrait donner plus de crédit à une démarche écologique qui, sans cela, restera cantonnée au rang des complaintes larmoyantes et fatalistes. Ou qui sombre dans un autre travers, à savoir des actions coup-de-poing, par essence peu productives. (Flavia Giovannelli, Entreprise)

Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire

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