La profession de pharmacien d’officine est variée, complexe et dangereuse. Dangereuse, car, en exerçant sa profession, le pharmacien est susceptible de nuire à d’autres personnes ainsi qu’à lui-même. Il est constamment mis au défi et également tenu de décider et d’agir convenablement, dans de brefs délais, et parfois à la place d’autres personnes. Son devoir de diligence entre régulièrement en conflit avec les différentes valeurs des clients, mais également avec ses propres intérêts notamment économiques. Le dilemme éthique est préprogrammé.
On pourrait croire qu’une crise rapproche les gens. C’est sans doute vrai dans le cas d’un petit groupe et d’une crise commune, mais ce que l’on observe actuellement c’est plutôt une division. Citons comme exemple dans l’actualité la vaccination contre le coronavirus. Les réactions aux mesures visant à endiguer la pandémie n’ont absolument rien de nouveau. On les retrouve à l’identique dans les rapports historiques sur les flambées de choléra ou de typhus.
En Suisse, près de 1800 pharmacies mettent leurs compétences au service d’une remise de médicaments sûre et répondant à des exigences élevées de qualité. En tant que premiers points de contact des soins médicaux de base, les officines interviennent directement dans la prise en charge et le suivi de problèmes de santé fréquents et de maladies chroniques.
Les politiciens et l’administration n’ont qu’un seul objectif sanitaire : réduire les coûts. Les mesures individuelles sont non seulement vouées à l’échec, mais aussi contre-productives.
À long terme, des crises d’une tout autre ampleur nous guettent. La première est la crise climatique, la seconde est la crise de la biodiversité d’une magnitude encore supérieure. Sans anticipation de ces risques, l’économie ne tiendra pas le choc et de nombreux secteurs seront emportés.
Quelques jours après l’arrivée de la pandémie du Covid-19 en Suisse et la décision du Conseil Fédéral de placer le pays en confinement, mais sans remettre en question la légitimité de cette décision, je brisais l’unanimité de l’opinion en avançant quatre convictions fortes : cette épidémie n’est pas aussi grave qu’on le craint; les conséquences économiques risquent, elles, d’être redoutables, en particulier pour les jeunes; le souci de la santé ne doit pas supplanter celui de la liberté; enfin, la vie des personnes âgées, dont bientôt la mienne propre, n’a pas autant de valeur que celle des jeunes générations.
Depuis 2015, de plus en plus de cantons autorisent la vaccination en pharmacie. Il est déplaisant de constater à quel point certains médecins se sentent attaqués, et quels sont les contre-arguments qu’ils brandissent en public. Selon eux, les pharmaciens ne sont pas assez bien formés pour pouvoir vacciner. Ils devraient s’en tenir à la vente de médicaments au lieu de s’aventurer sur le terrain des médecins.
Notre système de santé est très onéreux et très efficace. Les primes prohibitives de l’assurance de base payées par la majeure partie de la population ainsi que la comparaison avec les autres pays d’Europe occidentale étayent ce premier point. Quant à la deuxième allégation, nous manquons ici de certaines données assez importantes pour l’affirmer. Une comparaison récente entre neuf États européens a montré que, pour les compétences en matière de santé de la population, la Suisse n’était qu’en sixième position.
L’un des principaux avantages de notre monde numérique : deux personnes qui ne se seraient peut-être jamais rencontrées dans la vraie vie ne sont qu’à un clic l’une de l’autre. Ou à un « swipe » devrais-je dire, comme nous le montre Tinder. Cette plateforme a non seulement révolutionné notre vie amoureuse, mais également notre comportement social dans son ensemble. Mush est une application disponible qui reprend le même principe et l’adapte aux mamans - des femmes avec enfants peuvent faire connaissance en balayant simplement du doigt leur écran. Les paramètres au choix pour « matcher » peuvent être la distance ou l’âge de l’enfant.
Mentir est presque devenu socialement accepté. Du moins chez les politiciens de premier plan. À l’instar du président américaine, qui se rend à une réunion, dit oui sur place, et une fois de retour - voire sur le chemin - poste sur Twitter : non. Puis affirme plus tard avoir dit oui, du moins un peu.
Je vis chaque jour avec mon équipe, la richesse du travail pluriprofessionnel, des échanges constructifs, des compétences complémentaires, avec des médecins, des infirmières et des proches aidants. Je déplore le gâchis de la sous-utilisation des professionnels du médicament longuement formés que sont les pharmaciens. Combien vaut la détection d’une interaction médicamenteuse dangereuse ? L’interception d’une prescription inadaptée ? Un conseil pour bien utiliser un médicament ? Beaucoup pour le patient et sa sécurité... et aussi pour le prescripteur médecin concerné.