La dispute autour de la désolidarisation dans le domaine de la santé a pleinement éclaté. Les assurances complémentaires privées ne sont pas solidaires puisqu’elles ne couvrent que les personnes qui peuvent se les permettre.

Médicaments

Les premières fissures apparaissent aussi au niveau de l’assurance de base. Les grandes assurances maladie disposent d’une longueur d’avance et comptent bien profiter des tendances du numérique et du suivi. Grâce aux podomètres des smartphones, il est possible de collecter des points et de les convertir en petites récompenses auprès des assureurs; serait-ce le début de la fin de l’égalité de traitements entre les assurés. Les fumeurs inactifs en surpoids devront-ils payer plus que les férus de sport ? Souhaitons-nous instaurer un système de responsabilisation forcé de sa santé ?

Cela soulève cependant des questions sur la protection des données, bien que les assurances n’auraient pas accès aux données réelles de santé comme le rythme cardiaque.
À l’avenir, il sera certainement possible de stocker toutes ces données de santé de manière centralisée, autant celles collectées par les médecins et les pharmaciens, que celles résultant de son propre suivi, afin de pouvoir les utiliser de manière globale et pertinente. Reste à définir qui assumera le rôle de plateforme centrale. Une chose est sûre: les assureurs ne sont pas le choix idéal.


Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire