Je vis chaque jour avec mon équipe, la richesse du travail pluriprofessionnel, des échanges constructifs, des compétences complémentaires, avec des médecins, des infirmières et des proches aidants. Je déplore le gâchis de la sous-utilisation des professionnels du médicament longuement formés que sont les pharmaciens. Combien vaut la détection d’une interaction médicamenteuse dangereuse ? L’interception d’une prescription inadaptée ? Un conseil pour bien utiliser un médicament ? Beaucoup pour le patient et sa sécurité... et aussi pour le prescripteur médecin concerné.

Mieux utiliser les compétences des professionnels du médicament

Apparemment pas assez pour ceux – comme les autorités sanitaires - qui campent sur un mode de rémunération dépendant des quantités vendues.
En Suisse, des pharmaciens ont montré l’intérêt, pour les patients et pour l’organisation des soins, d’un service de consultations à l’officine pour des situations de soins courantes. Nous étions payés pour ce service rendu. Nous avions pris le taureau par les cornes : formation spécifique validée des pharmaciens volontaires, tri des situations de soins et des sources d’information, avis médical en recours, évaluation de leur action. Les pharmaciens peuvent répondre efficacement à un besoin non satisfait. Malheureusement cette prestation n’est plus prise en considération par la société faîtière des assurances-maladie santésuisse.

Les pharmaciens sont des professionnels de soins. Ils sont les plus à même de montrer et démontrer l’intérêt d’un pharmacien soignant de premier recours.


Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire