Le médicament de Novartis pour soigner les maladies musculaires ouvre la discussion. La première réponse qui nous vient spontanément est bien entendu un oui du fait du montant démesuré. Il est néanmoins important de différencier les réponses à une telle question. En effet, plus efficace, le coût de revient global de ce médicament de l’ordre du million pourrait presque paraître abordable comparer à la concurrence, dont l’étiquette de prix est dix fois moins chère. Cet exemple démontre que la polémique n’a pas sa place en matière de prix des médicaments. D’autant plus lorsqu’il est question du bien-être des patients, la question qui se pose est finalement de savoir quel doit être le degré de durabilité général du système de remboursement afin de permettre à l’industrie pharmaceutique de la recherche d’investir également à l’avenir dans l’innovation au profit des patients.

Les étiquettes de prix d’un million de francs pour un médicament sont-elles excessives ?

La croissance des prix des médicaments en 2019 a été très modérée, les prix légèrement plus élevés de nouveaux traitements extrêmement novateurs ayant été largement compensés par de nouvelles baisses de prix. Les éternels râleurs contre les bénéfices soi-disant exagérés des « big-pharma » ont donc une fois de plus tort. Le prix multiplié par la qualité est, comme par le passé, tout à fait correct en Suisse.
Tant que ce sera le cas et que les patients continueront de bénéficier, année après année, de nouveaux médicaments novateurs, nous ne devrions pas nous énerver à propos d’une étiquette de prix d’un million.

Il est bien important de continuer à se préoccuper à l’avenir d’un gain d’efficacité supplémentaire, en réfléchissant, par exemple à l’offre excédentaire dans le domaine hospitalier, de la surprescription dans l'ambulatoire ou aux réformes de financement nécessaires. Ce n’est qu’en abandonnant cette vision tunnel sur les coûts des médicaments et en se concentrant sur le secteur de la santé dans sa totalité que nous pourrons éviter à l’avenir les tirages au sort peu éthiques de médicament coûteux tels qu’ils ont été récemment testés.


Christian Cordt-Moller, Pharmacien FPH / propriétaire